Fontaine-lès-Dijon : former des enseignants afghans
le 26/12/2012 à 05:00
Laurent Vignard revient sur ce qu’il a vécu à 50 km de Kaboul, envoyé par Amitié franco-afghane (Afrane), association créée en 1980 et qui oeuvre en faveur de
l’éducation. En août 2011, le Fontainois Laurent Vignard, professeur de sciences, avait passé trois semaines et demie en Afghanistan pour former des enseignants dans sa discipline. Comme promis à Étienne Gille, président d’Afrane et autre habitant de la cité de saint Bernard, il est retourné récemment au pays de Massoud.
Pourquoi être retourné en Afghanistan ?
« La première mission m’avait intéressé : travailler avec les professeurs sur place, dans un endroit où tout est à construire en matière de système éducatif, s’avère un défi dont les résultats vont progressivement apparaître. »
En quoi a consisté votre mission ?
« J’ai formé quinze profs de sciences à l’expérimentation et des laborantins à la gestion du matériel. L’un d’entre eux viendra en janvier au collège de Genlis, puis au lycée d’Auxonne. J’ai mis en place un nouvel outil pédagogique à base de fiches de travaux pratiques et en lien avec le programme afghan. »
Vous avez fait la même chose que l’an dernier ?
« Non, j’ai changé le format en passant du livre au classeur à fiches, avec sur chacune d’elle à quelle classe et quel chapitre ça correspond. Et en plus, j’ai conduit moi-même un cours d’expérimentation devant l’équivalent d’élèves de CM1-CM2 et leur professeure. Ça lui a permis de visualiser le déroulement de la séance et l’intérêt des élèves face à une démarche expérimentale qu’ils découvraient. Les enfants ont vraiment apprécié cette séance où il fallait brancher des lampes en série ou en dérivation. »
Pourquoi avoir changé d’outil pédagogique ?
« Un salarié d’ AFRANE m’avait informé que la mallette mise en place en 2011 avait peu été réutilisée à cause du turn-over très important dans le corps enseignant afghan et par le manque de bases scientifiques de la plupart d’entre eux pour sortir du manuel scolaire et utiliser le livre d’expérimentation que j’avais conçu. J’ai donc adapté un nouvel outil pédagogique au contexte local et plus simple à relier au programme afghan. »
Quels changements avez-vous remarqué par rapport à votre premier séjour ?
« Les règles de sécurité étaient moins contraignantes et j’ai donc pu ramener des souvenirs et aller dans des restaurants afghans à Charikar, manger notamment du kabouli (riz avec boulettes de viande, carottes et raisins secs). »
Quelles perspectives pour l’Afghanistan, selon vous ?
« Le taux de scolarisation croît de façon très importante. La population, qui est très jeune, apprend à lire et à écrire, ce qui est nouveau et va changer radicalement le pays, d’autant que les enfants sont très motivés pour apprendre et respirent le bonheur de venir en cours. »
Un prochain séjour est-il prévu ?
« Oui, probablement en août 2013, dans une des quinze écoles soutenues par AFRANE. L’endroit me sera communiqué par Étienne Gille, président de l’association, en fonction des besoins ressentis sur place. »
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