Cette année encore la rencontre des directrices et directeurs des écoles du réseau AFRANE a été un grand moment. La directrice du lycée Zuleykha de Kaboul a accueilli treize chefs d’établissement, dont cinq de Tcharikar, trois de Dacht-e Bartchi au sud de Kaboul et cinq de Djalalabad. Cependant, les directeurs de Waras n’ont pas pu se rendre à la réunion par manque de sécurité sur la route.
L’intérêt des chefs d’établissement pour ces rencontres se manifeste par le fait que tous ont fait le déplacement, parfois long, et sans qu’il ne soit question d’indemnité. Ils apprécient de pouvoir rencontrer, dans le cadre non institutionnel et fraternel établi par AFRANE, des responsables d’origines géographiques, d’expériences et d’établissements aux niveaux de développement différents.
La première journée a été consacrée à la visite du lycée Zuleykha permettant de constater les progrès en matière d’infrastructures : visite de la nouvelle salle de projection du lycée, de la crèche créée par AFRANE il y a une dizaine d’années, de la salle de sport construite par Sports sans frontières, de la salle de prière créée par la directrice de l’établissement et d’une salle de classe. Il est remarquable à quel point les enseignants s’investissent dans l’éducation de leurs élèves avec les moyens qu’ils ont et en améliorant le kit de matériel fourni par AFRANE.
Hassine, coordinateur pédagogique, et Victor, conseiller pédagogique d’AFRANE, avec l’aide du nouvel interprète, Wares, ont animé des séances de travail portant sur les thèmes suivants :
–Les effectifs des lycées. Le but était de montrer qu’AFRANE fait régulièrement des relevés, d’habituer les chefs d’établissement aux tableaux statistiques et aux graphiques et de les amener à réfléchir sur le phénomène de déperdition d’effectifs en cours de scolarité (plus forte chez les filles que chez les garçons). Des exemples concrets de dialogue avec les familles ont été donnés pour les persuader du bienfait pour les filles de poursuivre leurs études.
–L’implantation de l’informatique dans les écoles. L’informatique est au programme de l’éducation nationale, mais la plupart des lycées sont dépourvus d’ordinateurs. Un plan d’équipement des écoles en ordinateurs, de mise à disposition de clés 3G et d’installation de panneaux solaires dans les écoles dépourvues d’électricité a été mis en place. Par ailleurs, AFRANE souhaite développer des échanges informatiques entre des écoles afghanes et françaises. D’autre part, les chefs d’établissement ont exprimé le souhait de faire correspondre les écoles du réseau AFRANE entre elles via ce nouvel équipement.
-L’utilisation des bibliothèques scolaires créées par AFRANE. L’objectif était de constater les progrès réalisés dans certaines écoles en termes de fréquentation.
-L’évaluation du niveau des élèves. AFRANE voulait souligner qu’elle est au service de l’élève et qu’elle peut aider de différentes façons et facilement parfois.
-L’éducation à la paix. Tous les directeurs sont confrontés à des violences et des tensions dans leurs écoles, sans avoir de solutions. Pour beaucoup, l’école n’est pas responsable (« comment éduquer à la paix quand les parents éduquent à la guerre ? »). AFRANE a présenté plusieurs propositions d’activités visant à une éducation à la paix dans les écoles, qui ont été bien accueillies et même complétées par les chefs d’établissement ayant proposé des échanges entre écoles de différentes provinces appartenant au réseau d’AFRANE.
La réunion s’est conclue avec une présentation par Etienne Gille des futures actions d’AFRANE dans les écoles. Une nouvelle fois cette rencontre des directeurs s’est passée dans une ambiance de convivialité, de travail et d’échanges et a été bénéfique puisque les chefs d’établissement souhaitent renouveler régulièrement l’expérience.
Etienne Gille