Au temps du régime communiste (1980-1992)
En avril 1978, un coup d’État militaire met fin au régime républicain instauré en 1973 et installe au pouvoir le Parti démocratique populaire d’Afghanistan. Celui-ci est en réalité partagé entre deux factions rivales, le »Khalq » (« Le Peuple ») et le »Partcham » (« Le Drapeau »), qui ne tardent pas à se déchirer, dans le même temps que les réformes provoquent dans le pays un mécontentement prenant très vite une forme insurrectionnelle. L’URSS décide alors d’intervenir militairement fin décembre 1979 pour « remettre de l’ordre » dans le gouvernement et dans le pays. Commence alors un immense exode vers le Pakistan et l’Iran de millions d’Afghans.
C’est alors que quelques Français, ayant travaillé, vécu ou voyagé en Afghanistan, préoccupés depuis deux ans par le sort des populations civiles en détresse, créent l’association AFRANE en avril 1980. Leur objectif est d’apporter une aide humanitaire. Parmi les membres fondateurs, figurent Alain Thiollier, Roselyne Carbonnel, Jean-Christophe Victor, Bernard Dupaigne, Jack Chaboud, Vincent Schneiter, Alain et Véra Marigo, Etienne Gille…
Le 23 avril 1983, AFRANE a participé à la création de la Coordination humanitaire européenne pour l’Afghanistan, avec les Amis de l’Afghanistan, l’Association luxembourgeoise pour l’Afghanistan, la Guilde européenne du Raid et Solidarité Afghanistan Belgique. Cette coordination s’est progressivement élargie à d’autres associations et plusieurs d’entre elles, dont AFRANE ont loué une maison à Peshawar. Cette « Maison blanche » permettait de nouer des liens plus étroits avec les représentants des partis de la Résistance en vue de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire ; elle était aussi une base logistique pour les opérations d’aide à l’intérieur de l’Afghanistan. Cette coordination a été dissoute en 1991 car elle estimait ne plus avoir sa raison d’être en raison du départ des Soviétiques en 1989 et de la nouvelle situation politique en Afghanistan.
Durant la guerre civile et le régime des talibans (1992-2001)
Après le départ des troupes soviétiques en 1989 et la chute du régime prosoviétique en 1992, une guerre civile éclate entre les différents mouvements de résistance. AFRANE poursuit son aide en faveur des civils. En 1994, elle participe ainsi, avec un collectif d’ONG, à une aide humanitaire d’urgence dans la capitale afghane dévastée (le KEP, Kabul Emergency Program) et prend en charge des programmes d’urgence alimentaire, de remise en route de services essentiels (collecte des ordures ménagères, fourniture d’eau potable) grâce à des fonds de l’Union européenne. Un bureau permanent est ouvert à Kaboul.
À partir de 1996, AFRANE se tourne vers le soutien scolaire et pédagogique dans plusieurs établissements du pays (écoles primaires, lycées, université). Malgré l’arrivée des talibans à Kaboul, AFRANE maintient son aide dans la capitale. Elle poursuit ses programmes scolaires à Djalalabad, à Tcharikar, tant que la situation le permet, et dans le Hazaradjat avec des écoles et un dispensaire.
En 1997 et 1998, une “maison d’AFRANE” assure des cours de français pour adultes dans un climat de convivialité. Outre l’apprentissage de la langue, ce lieu d’échange permet une ouverture à d’autres horizons culturels. AFRANE ferme son bureau à Kaboul en juillet 1998 à la suite de l’expulsion des ONG par les talibans mais continue pourtant à intervenir à Djalalabad et dans le Hazaradjat, et apporte son aide aux écoles de fillettes dites « clandestines » dans la capitale. Au Pakistan, AFRANE participe également à un programme pédagogique au lycée franco-afghan de Peshawar. Ce programme se poursuit jusqu’à la chute du régime des tâlebân fin 2001.