Nous avons observé avec beaucoup d’inquiétude la dégradation de la situation au cours des semaines, et les derniers événements nous ont pris de court, comme tout le monde.
Vraisemblablement, une page se tourne en Afghanistan, et l’angoisse qui étreint nos amis en Afghanistan nous bouleverse. Les images qui nous parviennent de Kaboul sont dramatiques et comme beaucoup, nous nous sentons profondément impuissants.
Dans le contexte de ces derniers jours, nous avons fait le choix d’évacuer nos deux expatriés. L’une est depuis deux semaines en congés et rentrera en France à leur issue, et l’autre est actuellement en cours de rapatriement vers Paris. C’est avec beaucoup de tristesse et d’inquiétude que le chef de mission d’AFRANE a dit au revoir à ses collègues afghans dimanche…
Aujourd’hui, notre priorité est bien sûr la sécurité de nos collègues restés en Afghanistan. Toutes nos activités (formations, équipement, constructions) sont suspendues pour le moment, et nous attendons de voir comment les choses vont se dérouler dans les semaines qui viennent.
Enfin, notre intention est de rester aux côtés du peuple afghan. Nous reprendrons nos activités en Afghanistan dès que possible, d’une manière ou d’une autre, selon les besoins. L’éducation des enfants et des jeunes afghans, filles comme garçons, reste selon nous un investissement primordial pour l’avenir de leur pays, mais nous ignorons actuellement si, et comment, nos activités éducatives pourront se poursuivre. Le plus grand flou règne donc pour le moment sur la forme que notre aide prendra à l’avenir, mais nous ne laisserons pas tomber les Afghans.
L’Afghanistan est un pays que nous aimons, un peuple avec lequel nous avons noué des liens forts depuis maintenant 41 ans. Nous ferons notre possible pour que l’Afghanistan ne plonge pas dans l’oubli une fois que l’attention médiatique sera retombée.
Nous gardons la conviction que le travail accompli ces dernière années n’aura pas été vain, et que les graines semées finissent toujours par germer.