Irfanullah est professeur de français au lycée Esteqlal de Djalalalabad depuis janvier 2019. Il poursuit en parallèle de ses heures d’enseignement ses études à l’Université. Il donne aussi des heures de cours d’anglais dans un institut privé.

Il témoigne ici de la manière dont il vit la fermeture de tous les établissements d’enseignement en Afghanistan du fait de la pandémie de Covid-19.

Irfanullah, professeur de français à Djalalabad

Évidemment, cette pandémie est un gros dommage pour tous, en particulier pour notre système éducatif, mais nous ne devons pas perdre l’espoir et nous devons essayer de trouver des moyens pour profiter de ces journées libres.

Franchement… Au début, j’étais tellement confus sur ce qu’il fallait faire sans école et sans Université.  Tout avait l’air si changé et si étrange.

Heureusement, après une semaine, notre Université a lancé des cours en ligne que je suis chaque jour. Les cours en ligne ont montré qu’il peut y avoir une solution à chaque problème.  Si je ne peux pas aller à l’Université, je peux suivre des cours en ligne et si je ne peux pas aller à l’école pour enseigner, je peux travailler mes compétences linguistiques en français et collecter du matériel pour l’année suivante.

Irfanullah pendant un cours de français au Lycée Esteqlal de Djalalabad

Pendant le confinement, pour développer mes compétences en français, je suis RFI (Radio France internationale), une chaîne YouTube (learn French with Alexa) et je lis des magazines. Pour les étudiants, j’ai téléchargé sur internet du matériel comme des histoires, des vidéos de grammaire, des exercices … Ces derniers peuvent m’aider ainsi que mes étudiants dans le futur.

 J’aide également mes sœurs et mes frères dans leurs études à la maison et j’offre aussi des cours de langue gratuits pour certains de mes amis qui n’ont pas les moyens de les payer. Au début j’ai parlé aux parents de mes élèves pour les cours Français mais ils n’ont pas laissé venir leurs enfants. Mais maintenant dans ma classe, j’ai quatre élèves pauvres pour la langue anglaise et quatre élèves pour la langue Française mais on n’a pas une salle de classe. Je leur enseigne souvent à la mosquée avec un cahier, un stylo et mon ordinateur.

Irfan
Activité de manipulation pour les jeunes élèves!

 Je remercie AFRANE pour son soutien financier en ces jours de quarantaine.  Et je veux assurer AFRANE que l’année prochaine aura un bon départ pour nos étudiants.

Irfan Sherzad