Nous partageons avec vous ce reportage qui, selon nous, présente fidèlement la situation actuelle de la scolarisation des filles à Kaboul. Un reportage de Solène Chalvon Fioriti, Shahzaib Wahlah et Sonia Ghezali pour France 24

Que pouvons-nous ajouter ?

Les élèves, garçons comme filles, des niveaux 1 à 6 (CP à 6ème) sont dans toutes les provinces autorisés à retourner étudier mais les professeurs nous signalent un absentéisme plus important qu’auparavant, et une forte démotivation de certains élèves. Jusqu’à présent, les programmes scolaires restent inchangés. Nous sommes actuellement en pleine période d’examens de fin d’année dans les régions « froides ».

A Bamiyan comme dans quelques autres provinces, les filles sont désormais autorisées à aller à l’école jusqu’au niveau 12 (équivalent terminale) mais dans des conditions très strictes de non mixité des écoles. Dans les écoles auparavant mixtes où la majorité des professeurs étaient des hommes, des femmes éduquées et volontaires se sont présentées pour assurer les cours aux jeunes filles.

Les professeures femmes des niveaux 7 à 12 des provinces où les écoles sont toujours fermées pour les adolescentes continuent à aller travailler, se rendent dans leurs écoles, donnent un coup de main lorsque c’est possible aux niveaux inférieurs, et souvent attendent que leur sort se règle. Jusqu’à présent et depuis le mois d’aout, les professeurs n’ont pas touché leurs salaires et voient approcher l’hiver avec beaucoup d’inquiétude.

A notre connaissance, les Universités publiques n’ont pas rouvert leurs portes. Des étudiants voient leurs cursus universitaires interrompus et ne savent pas si, et dans quelles conditions, ils pourront reprendre leurs études.

Nous entendons parler de cours qui se mettent en place dans des maisons, par des étudiantes ou par des professeures, pour des jeunes filles toujours privées d’école mais qui ne veulent pas pour autant se priver d’éducation. Leur détermination et leur courage sont admirables.

N’oublions pas l’Afghanistan. N’oublions pas les afghanes.