La frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan depuis l’été 2021 (2) : Le quotidien à la frontière et la situation des réfugiés au Tadjikistan

Par Mélanie Sadozaï, Docteure en science politique et Relations internationales, chercheuse postdoctorante à l’Université George Washington et au Wilson Center.

Cet article est issu du N°182 des nouvelles d’Afghanistan.

Dans cet article Mélanie Sadozaï poursuit le partage avec nous de ses observations sur la région de la frontière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan et aborde les conséquences de la fermeture de ce lien entre les deux pays.

Dans un premier article1, je décrivais l’arrivée des talibans dans les districts de la province du Badakhchan, frontalière du Tadjikistan. Depuis, on observe un quotidien à la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan bien différent de celui que vivaient les communautés des deux côtés du Pyandj lorsque la frontière était ouverte à la traversée. Par ailleurs, à l’heure de l’écriture de cet article, la situation des réfugiés afghans au Tadjikistan demeure toujours aussi difficile. Je propose ici un nouveau point de situation qui ne fait que brosser un bref portrait de dynamiques toujours compliquées pour ces po­pulations, à la lumière de récents séjours de terrain en juillet 2022, mai et juin 2023.

La fermeture de la frontière depuis l’été 2021

La principale conséquence de l’arrivée des talibans sur les re­lations transfrontalières avec le Tadjikistan a été le maintien d’un régime de frontière fermée par les autorités tadjikista­naises jusqu’au 2 septembre 2023. Ce jour-là, on observa une réouverture exceptionnelle de quelques heures seulement des marchés transfrontaliers après trois ans et demi d’inac­tivité. Cet évènement ne saurait toutefois cacher les lourdes retombées de la coupure des liens transfrontaliers dans le Badakhchan. La frontière avait été initialement fermée en ré­ponse à la pandémie de Covid-19 dès le mois de février 2020. Dans le cadre d’une position de non-interaction avec les tali­bans, le Tadjikistan a décidé de ne pas rouvrir la frontière, à l’exception du poste-frontière de Cher Khan Bandar qui relie la province de Kunduz (Afghanistan) à celle de Khatlon (Tadji­kistan), assurant surtout la continuité du trafic commercial.

Dès lors, dans le Badakhchan, les contacts entre les deux rives du Pyandj sont quasiment inexistants. La ferme­ture de la frontière a entraîné la suspension d’activités rému­nératrices pour les Afghans et les Tadjikistanais2. Les marchés transfrontaliers, qui apportaient de réels bénéfices écono­miques aussi bien aux consommateurs qu’aux marchands, ne sont plus autorisés à ouvrir depuis près de trois ans. Le secteur du tourisme, qui faisait vivre des familles aussi bien du côté tadjikistanais qu’afghan, a également été affecté, les touristes traversant la frontière depuis le Tadjikistan pour visiter notamment la vallée du Wakhan en Afghanistan. À ce jour, aucune donnée ne permet d’estimer les pertes chiffrées de l’arrêt de ces activités économiques. Néanmoins, celles et ceux au Tadjikistan et en Afghanistan qui comptaient sur les marchés et les touristes pour conserver un revenu fai­saient part dès le mois de juillet 2021 de leur volonté de voir la frontière rouvrir et de leurs frustrations3. Une première conséquence notable pour les Tadjikistanais a été une aug­mentation importante du prix des produits qui étaient avant disponibles sur les marchés transfrontaliers. Dès l’été 2021, une bouteille d’huile de cuisson qui coûtait 20 somonis, envi­ron 1,5 €, sur le marché transfrontalier, coûtait au moins 48 somonis, près de 3,70 € dans les magasins au Tadjikistan4.

De même, les médecins tadjikistanais qui assuraient des services quotidiens ou hebdomadaires auprès d’une patien­tèle afghane ne peuvent plus travailler dans le cadre des pro­grammes médicaux transfrontaliers financés et gérés par le Réseau de Développement de l’Aga Khan. La frontière étant fermée, les patients afghans nécessitant des soins urgents ou chirurgicaux ne sont plus autorisés à traverser pour se rendre au centre médical de l’Aga Khan à Khorog, au Tadjikistan. Les professionnels de santé tadji­kistanais sont aussi interdits de se rendre en Afghanistan pour traiter les malades dans les dispensaires le long de la frontière. Par exemple, entre 2020 et aujourd’hui, seule­ment 37 Afghans ont pu être opé­rés au Tadjikistan contre 355 pour la seule année 20195.

La fermeture de la frontière est une décision unilatérale du gou­vernement tadjikistanais, qui ne change pas de position à l’égard des talibans, tel que cela a été réi­téré le 4 août dernier par Hayriddin Usmonzoda, directeur du Centre d’études stratégiques près du Pré­sident du Tadjikistan. Selon lui, les talibans ne seront pas reconnus comme des homologues ou comme gouvernants de l’Afghanistan tant qu’ils ne formeront pas un gouvernement plus ouvert aux minorités ethniques du pays, dont les Tadjiks, et n’assureront pas aux femmes des droits fondamentaux6. Dès leur prise de contrôle des postes-frontières dans le Badakhchan en juillet 2021, les talibans étaient prêts à rouvrir ces derniers mais se sont heurtés à une fin de non-recevoir de la partie tadjikista­naise jusqu’au 2 septembre dernier.

Enfin, en plus d’induire une insécurité économique sur les communautés frontalières et un stress sur les malades afghans, la fermeture de la frontière avec le Tadjikistan expose les Afghans qui habitent dans le Haut-Badakhchan à suivre un itinéraire ubuesque pour rejoindre leurs villages d’origine dans le Badakhchan du côté afghan. Plutôt que de traverser en quelques minutes la frontière, ils doivent rejoindre Dou­chanbé puis franchir le poste-frontière de Cher Khan Bandar proche de Kunduz, avant d’arriver à Fayzâbâd et enfin dans leurs villages, sur les rives frontalières du Tadjikistan. Le tra­jet dure près de quatre jours — dont une journée seulement pour la dernière portion depuis Fayzâbâd — et coûte environ 200 dollars. S’ils payent aujourd’hui les conséquences du ré­gime de frontière fermée, ces Afghans installés au Tadjikistan avec un visa d’étude ou de travail, jouissent tout de même d’un statut bien différent de celui des réfugiés dans ce pays.

Route entre Douchanbé et Vahdat, juillet 2019 (photo Mélanie Sadozaï)

Les réfugiés afghans au Tadjikistan

En février 2022, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR ou HCR) à Douchanbé communiqua en interne les chiffres de 15 000 réfugiés afghans, sur la base de chiffres donnés par le ministère des Affaires étrangères du Tadjikis­tan, et 10 886 selon le ministère de l’Intérieur — c’est-à-dire 3 000 familles —, en plus des 29 familles déjà présentes sur le territoire sans le statut de réfugiés. Parmi eux, environ 5 800 seraient arrivés après la prise de pouvoir de Kaboul par les talibans en août 2021 et 6 125 entre le 1er janvier 2021 et le 30 juin 2023. Étonnamment, le HCR donne le chiffre offi­ciel et public de 9 714 demandeurs d’asile et réfugiés afghans au Tadjikistan en date du 31 décembre 20227. Quelles que soient les données réelles, il n’en demeure pas moins que le Tadjikistan accueille le plus important nombre de migrants afghans parmi les trois voisins septentrionaux de l’Afghanis­tan. Le Turkménistan en compterait 9 et l’Ouzbékistan 6, dans une logique de refus total d’accueil.

Depuis 2002 au moins, Emomali Rahmon, le président tadjikistanais, tient un discours en faveur de la fraternité lorsqu’il s’adresse à des homologues afghans. À leur égard, il utilise souvent des termes tels que « chers frères » (baro­daroni geromi), « nos frères » (barodaroni mo), ou encore « peuple ami et frère de l’Afghanistan » (mardomi dusto barodari Afghoniston). Le soutien du président Rahmon à la population afghane résonne jusque dans les instances inter­nationales : en septembre 2021, il exhortait la communauté internationale à ne pas rester « indifférente » au sort réservé aux Afghans en Afghanistan et dans les pays voisins et appe­lait l’Organisation des Nations Unies et le Comité internatio­nal de la Croix-Rouge à « fournir une assistance immédiate au peuple afghan8

En plus d’être discursif, le soutien est politique. Le Tadji­kistan laisse notamment l’ambassadeur nommé par le gou­vernement de la République islamique d’Afghanistan, Zahir Aghbar, résider sur son territoire et participer à la résistance contre les talibans depuis Douchanbé. De plus, le ministère de l’Éducation et des Sciences du Tadjikistan déclarait lors d’une réunion avec l’UNESCO à Douchanbé en février 2022 que des mesures avaient été prises pour inscrire les enfants afghans ayant le statut de réfugiés au sein du système édu­catif local9. Toutefois, ces efforts sont minimes et ces mains tendues vers l’Afghanistan trompeuses une fois replacés dans le contexte général de la situation quotidienne des réfugiés afghans au Tadjikistan.

Un an après la prise de pouvoir par les talibans en Afgha­nistan, de nombreux Afghans installés au Tadjikistan ont reçu des menaces de renvoi vers leur pays d’origine. Des enquêtes menées par Radio Free Europe/Radio Liberty et The Guar­dian datant d’août et de septembre 2022 font état de tels messages de la part des autorités tadjikistanaises, en plus de raccompagnements effectifs. Ces renvois ont été menés sans notification ou justification à l’encontre d’au moins 74 Afghans, qui disposaient tous de documents officiels assu­rant leur protection internationale contre des retours forcés vers l’Afghanistan10. Certaines personnes interrogées font part de leur crainte de se voir expulser à coups de « raids » des forces de l’ordre dans la rue, à tel point qu’ils n’osent plus sortir de chez eux11. La gravité de la situation est telle qu’en février 2022, le HCR publia une déclaration faisant part d’une « inquiétude sérieuse » quant aux « retours forcés » des réfugiés afghans depuis le Tadjikistan. Le texte souligne l’illégalité de ces mesures : « Nous demandons au Tadjikistan de cesser de détenir et d’expulser des réfugiés, une action qui met clairement des vies en danger […] Le retour forcé des réfugiés est contraire à la loi et au principe de non-refoule­ment, pierre angulaire du droit international des réfugiés12. »

Même sans ces menaces d’expulsion, les réfugiés afghans au Tadjikistan sont sujets à plusieurs restrictions. Par exemple, ils ne peuvent résider à Douchanbé et dans d’autres agglomé­rations du pays et doivent respecter un couvre-feu lorsqu’ils se trouvent dans la capitale. Ils sont ainsi principalement ins­tallés dans la ville de Vahdat, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Douchanbé. S’ils peuvent travailler et envoyer leurs enfants à l’école ou encore recevoir des soins – notamment le vaccin contre le Covid-19 ─, ils n’ont pas d’heureuses pers­pectives d’emploi.

Rappelons que le Tadjikistan demeure le pays le plus pauvre de l’Asie centrale anciennement soviétique (compre­nant également l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Turkménistan), ne déployant pas les services essentiels pour assurer une qualité de vie décente pour ses ressortis­sants. Sur une population nationale d’environ 10 millions de personnes, entre 1 et 2 millions de citoyens tadjikistanais travaillent à l’étranger, principalement en Russie où le mar­ché de l’emploi leur est ouvert pour un salaire plus attractif que dans leur pays d’origine. En septembre 2021, le ministre tadjikistanais de l’Intérieur avouait aussi que son pays n’était pas en mesure de recevoir un nombre important de réfugiés et de demandeurs d’asile par manque de moyens, blâmant l’absence de soutien des organisation internationales13. Il faisait écho à la déclaration du président Rahmon mention­née plus haut. Dans ce contexte, les réfugiés afghans peinent à s’installer, trouver un travail, payer un loyer et se nourrir correctement. Même les personnes ayant reçu une forma­tion spécialisée en Afghanistan, comme les médecins ou les enseignants, ne peuvent exercer dans le pays voisin. La prin­cipale entrave pour ces spécialistes est administrative, les diplômes n’étant pas reconnus automatiquement ou n’ayant pas d’équivalence au Tadjikistan14. Par ailleurs, obtenir les documents en règle est souvent le résultat de pratiques de corruption ou d’intégration de longue date dans les réseaux administratifs et bureaucratiques tadjikistanais.

Certains envisagent alors de rentrer en Afghanistan par leurs propres moyens, malgré les craintes et la pression exer­cée quotidiennement par les talibans sur la société, plutôt que de sombrer dans une pauvreté extrême à Vahdat. Les uniques données fournies sur ces retours volontaires ─ mais désespérés ─ s’élèvent entre 30 et 35 000 familles, selon Oriyono, la mission d’aide aux réfugiés afghans au Tadjikis­tan15.

Il importe de souligner également l’absence de volonté politique du Tadjikistan, illustrée par les expulsions et les témoignages d’Afghans déjà cités. Cette position s’explique également par la pression exercée par le reste des voisins centrasiatiques qui ont très clairement exprimé leur refus d’accueillir des réfugiés afghans16. Le Tadjikistan sert donc essentiellement de pays de transit à ces réfugiés qui sou­haitent pour beaucoup d’entre eux rejoindre des lieux plus accueillants comme le Canada. Le 12 octobre 2022, 326 Afghans avaient ainsi pu rejoindre Toronto depuis le Tadjikis­tan, d’après Sean Fraser, ministre du Logement, de l’Infras­tructure et des Collectivités du Canada17. Des réunions de préparation à l’immigration vers ce pays sont d’ailleurs orga­nisées à Vahdat, à destination des réfugiés afghans. Ainsi, le Tadjikistan propose des conditions d’accueil telles que peu nombreux sont les Afghans souhaitant s’y installer, même s’ils soulignent que la situation reste meilleure que dans leur pays d’origine.

L’arrivée au pouvoir des talibans et la tension diploma­tique entretenue avec les autorités tadjikistanaises conti­nuent sans aucun doute de peser sur les populations fronta­lières, contraintes de subir les conséquences d’une frontière fermée. Ce régime est pourtant le résultat d’une décision du Tadjikistan, tout comme la politique d’accueil très limitée des réfugiés afghans. Une amélioration de la situation ne pour­rait ainsi qu’émaner du gouvernement tadjikistanais, qui, dans les mots, demeure favorable à un soutien humanitaire pour l’Afghanistan mais peine à répondre en pratique à un tel discours.

Mélanie Sadozaï, le 13 septembre 2023

1- Mélanie Sadozaï, « La frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan de­puis l’été 2021 (1) : l’arrivée des talibans et l’accueil des réfugiés au Tadjikis­tan », Les Nouvelles d’Afghanistan, n°180, 2023, p. 12-15.

2- L’auteure utilise le terme Tadjikistanais pour désigner les ressortissants du Tadjikistan, le terme Tadjik désignant les ressortissants d’une ethnie présente dans plusieurs pays. NDLR

3- Mélanie Sadozaï, « Opportunities and frustrations of a closed border re­gime between Tajikistan and Afghanistan in Badakhshan: Back to remote­ness?», BorderObs, 16 août 2023, https://cbs.uni-gr.eu/en/resources/bor­derobs.

4- La conversion correspond au cours somoni/euro de l’époque, qui a sen­siblement changé depuis.

5- Mélanie Sadozaï, La frontière comme ressource : contacts, ruptures et pouvoirs à la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan dans le Haut- Badakhchan, thèse de doctorat en science politique et relations interna­tionales, Institut national des Langues et Civilisations orientales (INALCO), soutenue le 6 octobre 2022, BULAC, Paris, p. 559-560.

6- Asia-Plus, «Tadjikistan uvelichil do 100 kolichestvo pogranpostov na granitse s Afganistanom» [Le Tadjikistan a porté à 100 le nombre de postes-frontières avec l’Afghanistan], Asia Plus Tajikistan, 7 août 2023, consulté le 9 août 2023, https://www.asiaplustj.info/ru/news/tajikistan/ security/20230807/tadzhikistan-uvelichil-do-100-kolichestvo-pogranpos­tov-na-granitse-s-afganistanom

7- UNHCR Regional Bureau for Asia and Pacific (RBAP), Afghanistan Situa­tion Update – 1 July 2023, s.l., 24 juillet 2023, 5 p.

8- Emomali Rahmon, « Sukhanronī dar mubohisaho-i umumi-i Ijlos-i 76- um-i Majma-i Umumi-i Sozmon-i Milal-i Muttahid [Discours aux débats généraux de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies] », president.tj, 24 septembre 2021, consulté le 8 août 2023, http://president. tj/node/26687

9- Asia-Plus, « Issues of enrollment of Afghan refugees in education in Tajikistan discussed in Dushanbe », Asia Plus Tajikistan, 1 mars 2022, consulté le 8 août 2023, https://asiaplustj.info/en/news/tajikistan/so­ciety/20220301/issues-of-enrollment-of-afghan-refugees-in-education-in-tajikistan-discussed-in-dushanbe

10- Mullorajab Yusufi et Sirojiddin Tolibov, « ‘We Don’t Know Where To Go’: Afghan Refugees Forcibly Deported From Tajikistan », Radio Free Europe/ Radio Liberty, 26 août 2022, consulté le 8 août 2023, https://www.rferl. org/a/afghan-refugees-forcibly-deported-tajikistan/32004658.html

11- Ruchi Kumar and Hikmat Noori, « Tajikistan ‘rounding up and deporting Afghan refugees’ », The Guardian, 9 septembre 2022, consulté le 8 août 2023, https://www.theguardian.com/global-development/2022/sep/09/ tajikistan-rounding-up-and-deporting-afghan-refugees

12- UNHCR, « UNHCR raises concerns over Afghan refugee forced returns from Tajikistan », unhcr.org, 25 août 2022, consulté le 8 août 2023, https:// www.unhcr.org/asia/news/news-releases/unhcr-raises-concerns-over-afghan-refugee-forced-returns-tajikistan

13- Reuters, « Tajikistan can’t afford to take in Afghan refugees without help -police chief », Reuters, 2 septembre 2021, consulté le 8 août 2023, https://www.reuters.com/world/asia-pacific/tajikistan-cant-afford-take-afghan-refugees-without-help-police-chief-2021-09-02/

14- Yoqub Halimov, « Teachers and doctors among refugees. Why are Afghan specialists not hired? », Asia Plus Tajikistan, 4 mai 2022, consulté le 8 août 2023, https://asiaplustj.info/en/news/tajikistan/society/20220504/ teachers-and-doctors-among-refugees-why-are-afghan-specialists-not-hi­red

15- Mullorajab Yusufi, « Why are Afghan refugees forced to leave Tajikis­tan? », Asia Plus Tajikistan, 20 août 2022, consulté le 8 août 2023, https:// asiaplustj.info/en/news/tajikistan/society/20220420/why-are-afghan-re­fugees-forced-to-leave-tajikistan

16- Umida Hashimova, « What Explains Tajikistan’s Evolving Position on Afghan Refugees? », The Diplomat, 22 septembre 2021, consulté le 8 août 2023, https://thediplomat.com/2021/09/what-explains-tajikistans-evol­ving-position-on-afghan-refugees/

17- Sean Fraser (@SeanFraserMP), « Over 21,700 Afghan refugees have now arrived in Canada », Twitter, 12 octobre 2022, consulté le 8 août 2023, https://twitter.com/SeanFraserMP/status/1580302028647325696?cxt=H HwWgIDT9c-Uru4rAAAA